Hezbollah pourrait etre a l’orignie de l’explosion du port de Beyrouth
حزب الله قد يكون وراء انفجار مرفأ بيروت Un bateau Moldave reliant la Georgie en Russie au Mozambique en Afrique transportant 2750 tonnes de Nitrate d’ammonium arraisonné sous un ambroglio de lois et delesté de son chargement en Novembre 2013. Sept ans après, le 4 Aout 2020, le depot contenant le chargement a explosé faisant: 217 morts,7 000 blessées ,300 000 personnes sans-abris et presque la moitié de la ville detruite ou endommagé sur 2O kms. Les responsables n’ont pas pu etre jugés, refusant d’apparaitre en cours et finalemnt le juge est recusé! hezbollah le groupe mandataire de l’Iran , qui dicte au Liban les decisions a prendre est certainement derrière ce detournement du chargement qui constituait l’explosif du pauvre et qui fait merveille lors de la premiere et deuxieme guerres mondiales en tunant des millions de gens. Aujourd’hui, il est l’explosif du pauvre , C’est un explosif redoutable facile a acqerir, peu couteux et devait trouver bonne place dans les obus, katyusha et missiles du hezbollah
حزب الله قد يكون وراء انفجار مرفأ بيروت تم احتجاز سفينة مولدوفيا تربط بين جورجيا في روسيا وموزمبيق في أفريقيا تحمل 2750 طنًا من نترات الأمونيوم بموجب مجموعة من الإدعاءات وتم تفريغ حمولته في نوفمبر 2013. وبعد سبع سنوات، في 4 أغسطس 2020، انفجر المستودع الذي يحتوي على الشحنة: مخلفا 217قتيلاً و7000 جريح و300000 شخص بلا مأوى وحوالي نصف المدينة دمرت أو تضررت على مسافة 20 كيلومترًا. تعذر محاكمة المسؤولين، ورفضوا المثول أمام المحكمة، وفي النهاية تم رفض القاضي! ومن المؤكد أن حزب الله، الجماعة الوكيلة لإيران، التي تملي على لبنان القرارات التي يجب اتخاذها، هي التي تقف وراء هذا التحويل للحمولة
المعروف أن هاذه المادة هي أساس متفجرات الفقراء وتستعملها كل ميليشيات العالم وكذلك الدول والتي صنعت العجائب خلال الحربين العالميتين الأولى والثانية بقتل الملايين من البشر. وهي اليوم متفجرات الفقراء، وهي متفجرات هائلة يسهل الحصول عليها وغير مكلفة، وتجد مكاناً جيداً في قذائف حزب الله وكاتيوشاه وصواريخه.
un cargo russe délabré qui ne devait pas accoster à Beyrouth
En 2013, parti de Géorgie pour rejoindre le Mozambique, le Rhosus a fait escale dans la capitale libanaise pour y récupérer du matériel de chantier. Mais les autorités portuaires libanaises lui ont interdit de repartir et finiront, au terme d’un imbroglio judiciaire, par décharger ses 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium.
Afrique & Moyen-Orient
La cargaison du Rhosus a été placée dans le hangar numéro 12 du port de Beyrouth, consacré aux marchandises saisies.
La cargaison du Rhosus a été placée dans le hangar numéro 12 du port de Beyrouth, consacré aux marchandises saisies. (Patrick BAZ/AFP)
C’est l’histoire d’un bateau appartenant à un homme d’affaires russe et battant pavillon moldave, qui a quitté le port de Batumi, en Géorgie en 2013 en direction de Biera, au Mozambique. Un cargo nommé le Rhosus, qui n’est jamais arrivé à bon port, et aurait fini dans les profondeurs du port de Beyrouth. C’est sa cargaison qui a, en toute vraisemblance, explosé mardi , faisant au moins 145 morts et 5.000 blessés et dévastant une partie de la capitale libanaise.
Si les autorités n’ont pas explicitement fait le lien entre le bateau et l’explosion, elles ont pointé le stockage sans précaution de 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium. Précisément ce qui a été déchargé du Rhosus en 2014 dans un hangar du port de Beyrouth, qu’il n’a jamais quitté.
Pour comprendre l’origine du drame de mardi, il faut remonter à l’automne 2013. Le Rhosus, propriété de l’homme d’affaires Igor Gretchouchkine, a quitté la Géorgie le 23 septembre. A son bord, du nitrate d’ammonium vendu, selon l’agence Reuters , par le fabricant d’engrais géorgien Rustavi Azot au groupe mozambicain Fabrica de Explosivos.
Le Rhosus ne devait pas faire escale à Beyrouth. Mais le capitaine du bateau Boris Prokochev raconte aujourd’hui à plusieurs médias qu’Igor Gretchouchkine l’a appelé pour lui demander d’y récupérer du matériel de chantier à livrer en Jordanie.
Plusieurs médias évoquent également des problèmes techniques à bord du bateau qui l’obligent à faire escale. Ce qui est certain, c’est qu’une fois à Beyrouth, les autorités portuaires interdisent au bateau de repartir après l’avoir inspecté. Quant au matériel de chantier, le capitaine avait de toute façon refusé de les transporter. Mal arrimés, ils ont endommagé les portes des soutes et auraient pu mettre en danger le bateau, racontent le maître d’équipage et le capitaine à Reuters.
C’est alors le début d’un long imbroglio juridique et diplomatique. Les autorités libanaises exigent des redevances portuaires au propriétaire, Igor Gretchouchkine. Lequel ne répond plus aux appels et semble avoir abandonné le bateau, qui est immobilisé par les Libanais. Sur les 10 membres d’équipage, quatre sont contraints de rester à bord, dont le capitaine. En attendant le paiement des redevances portuaires, les autorités libanaises
VIDEO. Deux explosions meurtrières à Beyrouth
Ce n’est qu’une fois l’ensemble de l’équipage parti, mi-2014, que le nitrate d’ammonium est déchargé. « En raison des risques liés au maintien du nitrate d’ammonium à bord du navire, les autorités portuaires ont déchargé la cargaison dans les entrepôts du port », expliquent les avocats de l’équipage dans « The Arrest News », une publication spécialisée, l’année suivante.
Elle est placée dans le hangar numéro 12, consacré aux marchandises saisies. Pourquoi une cargaison aussi dangereuse est-elle restée six longues années stockées sans précaution dans le port de la capitale libanaise ? Les autorités du port, les services des douanes et des services de sécurité se rejettent aujourd’hui la responsabilité.
Alertes des douanes
Le directeur du port de Beyrouth affirme à la télévision libanaise OTV, cité par CNN, que ses services n’ont fait qu’exécuter une décision de justice, sans savoir que les matériaux stockés étaient si dangereux.
La direction des douanes s’est empressée pour sa part de montrer aux médias des documents montrant qu’elle avait averti au moins à six reprises la justice entre 2014 et 2017 des risques liés à la présence de nitrate d’ammonium dans le port. Elle propose notamment que la cargaison soit livrée à l’armée libanaise. Sans obtenir de réponse.
D’après l’AFP, des plaintes répétées sur des odeurs qui émanaient du hangar ont poussé la sûreté de l’Etat, un des plus hauts organismes de sécurité au Liban, à lancer une enquête sur la cargaison en juin 2019. L’enquête signale « des matières dangereuses qu’il est nécessaire de déplacer » mais aussi des fissures dans l’entrepôt à colmater. Des ouvriers étaient justement en train d’effectuer des travaux de soudure dans un hangar, quelques heures avant le drame. Ces travaux, selon des sources de sécurité et plusieurs médias, pourraient avoir été à l’origine du drame.
Quant au Rhosus, laissé à l’abandon après son déchargement, il aurait coulé il y a plusieurs années dans le port de Beyrouth, a affirmé le capitaine à plusieurs médias. Au « New York Times », il confie que son unique source d’étonnement est qu’il n’ait pas coulé plus tôt.
Le gouvernement du Mozambique a finalement réagi aux informations selon lesquelles le nitrate d’ammonium qui a causé une énorme explosion mortelle au Liban au début de ce mois était en route pour le Mozambique.
Le vice-ministre de la justice Filimao Suazi a confirmé que le produit chimique était destiné à être acheminé au Mozambique.
Mais il a nié que quiconque au Mozambique soit responsable de l’explosion, pointant plutôt du doigt les autorités portuaires de Beyrouth.
Le navire, le MV Rhosus, était parti de Batumi, en Géorgie, fin septembre 2013, à destination de Beira, au Mozambique.
mediapart
Le cargo qui en disait trop
Après l’explosion qui a endeuillé et dévasté Beyrouth en 2020, les autorités ont multiplié fausses pistes et fausses informations. Même la destination du cargo porteur de la cargaison finalement destructrice était fictive. Mediapart a remonté son parcours depuis la Géorgie.
Jean-Pierre Perrin
3 août 2024 à 18h21
Propriété d’un homme d’affaires russe, le Rhosus n’était à l’époque pas en état de naviguer. Avant même de transiter par les eaux libanaises, une mutinerie y avait éclaté. Censé embarquer du matériel de chantier à Beyrouth, le navire y avait donc fini une carrière de près de quarante ans, les autorités locales reprochant à son armateur de ne pas avoir réglé les taxes portuaires. C’est dans ce même port que le bateau aurait sombré, après que sa cargaison a été déchargée.
Six ans durant, les autorités portuaires, les douanes et les services de sécurité se sont rejetés la responsabilité de ces encombrants engrais. Selon l’AFP, des plaintes répétées sur des odeurs émanant du hangar ont poussé la sûreté de l’Etat à lancer une enquête en juin 2019. Celle-ci avait conclu à la nécessité de déplacer ces « matières dangereuses » et de colmater des fissures apparues dans le hangar 12. Quelques heures avant le drame, des ouvriers étaient justement en train d’effectuer des travaux de soudure qui pourraient avoir été à l’origine de l’explosion.
L’ombre de Damas sur l’explosion du port de Beyrouth
Trois hommes d’affaires syriens, proches du régime Assad, seraient impliqués dans l’acheminement du nitrate d’amonium dans le port de la capitale du Liban.
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Le pouvoir syrien aurait-il partie liée avec l’acheminement, dans le port de Beyrouth, de la cargaison de nitrate d’ammonium à l’origine de l’explosion dévastatrice du 4 août 2020 ? C’est ce que suggère une enquête diffusée il y a quelques jours, sur la chaîne privée libanaise Al-Jadeed. Son auteur, le journaliste Firas Hatoum, y fait trois révélations, susceptibles de donner à cette affaire une dimension nouvelle.
Le documentaire établit tout d’abord que la commande des 2 750 tonnes de produit chimique, dont la mise à feu a causé la mort de plus de 200 personnes et ravagé des quartiers entiers de Beyrouth, n’a pas été passée par la société mozambicaine à laquelle on les disait jusque-là destinées, Fabrica de Explosivos de Moçambique. C’est une compagnie domiciliée à Londres, Savaro, qui a signé le contrat d’importation, le 10 juillet 2013, avec une usine géorgienne, Rustavi Azot.
Deuxième découverte, Savaro arbore tous les signes distinctifs d’une société-écran. Très peu d’employés, une activité quasi inexistante et une directrice de nationalité chypriote, qui est listée, dans une base de données internationale, comme la responsable de plus de 150 autres sociétés, dont plusieurs basées au Panama.
La troisième trouvaille est la plus intrigante : Savaro partage la même adresse, sur les bords de la Tamise, que deux sociétés dirigées par des hommes d’affaires syro-russes, proches du régime Assad et placés à ce titre sous sanctions par les Etats-Unis : George Haswani, patron de Hesco Engineering and Construction Company et Imad Khoury, fondateur d’IK Petroleum Industrial Company
Selon Firas Hatoum, sur les 70 sociétés à utiliser cette boîte à lettres londonienne, seule Hesco et IK Petroleum sont réellement actives. L’agence Reuters, qui s’est plongée dans le registre du commerce en ligne britannique, ajoute que Hesco et Savaro se sont enregistrées à cette adresse le même jour de la même année, ce qui réduit le risque d’une simple coïncidence.
Autre indice troublant, le frère d’Imad Khoury, Moudalal Khoury, a été placé, lui aussi, sous sanctions américaines, pour avoir tenté d’importer du nitrate d’ammonium vers la Syrie en 2013, l’année même où ce produit hautement dangereux a fait son entrée dans le port de Beyrouth. Les frères Khoury et le fils de George Haswani ont démenti auprès de Reuters tout lien avec Savaro. Mais les éléments apportés par Al-Jadeed incitent à penser que cette coquille vide a servi de paravent aux trois entrepreneurs syriens.
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=============================
les éléments dont les médias disposent attribuent la tragédie du 4 août à un mélange de déveine et d’incurie. Le Rhosus, le cargo moldave transportant la cargaison honnie, qui était censé se diriger vers le port mozambicain de Beira, aurait fait escale à Beyrouth en novembre 2013, en raison d’une avarie mécanique. Puis l’état de délabrement du navire aurait incité les services portuaires libanais à lui interdire de reprendre la mer.
Le Rhosus a été ensuite abandonné par ses affréteurs et son propriétaire et, en 2014, après décision de la justice, son chargement a été entreposé dans un hangar du port, à côté d’un stock de feux d’artifice. Il n’en bougera pas, en dépit de plusieurs courriers des responsables du port alertant leurs autorités de tutelle de la présence de cette bombe à retardement. Finalement, un malheureux soudeur, envoyé colmater une brèche dans le mur du hangar, a déclenché la réaction en chaîne qui a conduit au cataclysme du 4 août.
Un trafic international d’explosifs
C’est tout ce narratif que le travail de Firas Hatoum ébranle. Si Haswani et les frères Khoury sont les véritables importateurs du nitrate d’ammonium, sa destination finale était, selon toute vraisemblance, Beyrouth et non Beira. Et dans ce cas de figure, l’inaction de l’administration libanaise n’est pas tant le produit d’une quelconque incompétence, du manquement d’un ou plusieurs ministre à leurs responsabilités, que le résultat des complicités haut placées dont disposaient les commanditaires.
Lire aussi Article réservé à nos abonnés Liban : la troisième mort du port de Beyrouth
Le tableau esquissé par les révélations d’Al-Jadeed s’apparente non pas à un scandale d’Etat, aussi criminel fût-il, mais à un trafic international de produits explosifs, possiblement destinés au régime Assad. Haswani et les frères Khoury font partie de ces oligarques qui ont aidé le pouvoir syrien à garder la tête hors de l’eau au plus fort de la guerre. Le premier, un chrétien de la ville de Yabroud, au nord de Damas, est accusé d’avoir acheté en 2015 du pétrole à l’Etat islamique, qui contrôlait alors les principaux puits du pays, pour le compte des autorités de Damas. Haswani a toujours réfuté ces
allegations
Imad et Moudalal Khoury, qui sont installés en Russie, sont soupçonnés de gérer un vaste réseau de sociétés-écrans, ayant permis à la banque centrale syrienne de se fournir en dollars, en violations des sanctions américaines. Le Centre de recherche et d’études scientifiques, le bras armé du programme balistique et chimique syrien, aurait profité, lui aussi, de ce montage pour se procurer des produits interdits.
Pour l’instant, le juge chargé de l’enquête sur l’explosion, Fadi Sawan, a inculpé une trentaine de personnes. Vingt-cinq d’entre elles, en lien avec le port, ont été incarcérées. Il s’agit de responsables des douanes et de la sécurité, d’employés et de prestataires de services extérieurs. Quatre personnalités politiques ont aussi été mises en examen, dont le premier ministre démissionnaire, Hassan Diab, et des anciens ministres. Tous ont refusé d’être interrogés par le magistrat et deux d’entre eux ont déposé une action « en suspicion légitime d’incompétence » visant à obtenir la révocation du juge Sawan. La décision de la Cour de cassation est attendue dans les prochains jours.
Droit de réponse
un cargo russe délabré qui ne devait pas accoster à Beyrouth
En 2013, parti de Géorgie pour rejoindre le Mozambique, le Rhosus a fait escale dans la capitale libanaise pour y récupérer du matériel de chantier. Mais les autorités portuaires libanaises lui ont interdit de repartir et finiront, au terme d’un imbroglio judiciaire, par décharger ses 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium.
Afrique & Moyen-Orient
La cargaison du Rhosus a été placée dans le hangar numéro 12 du port de Beyrouth, consacré aux marchandises saisies.
La cargaison du Rhosus a été placée dans le hangar numéro 12 du port de Beyrouth, consacré aux marchandises saisies. (Patrick BAZ/AFP)
C’est l’histoire d’un bateau appartenant à un homme d’affaires russe et battant pavillon moldave, qui a quitté le port de Batumi, en Géorgie en 2013 en direction de Biera, au Mozambique. Un cargo nommé le Rhosus, qui n’est jamais arrivé à bon port, et aurait fini dans les profondeurs du port de Beyrouth. C’est sa cargaison qui a, en toute vraisemblance, explosé mardi , faisant au moins 145 morts et 5.000 blessés et dévastant une partie de la capitale libanaise.
Si les autorités n’ont pas explicitement fait le lien entre le bateau et l’explosion, elles ont pointé le stockage sans précaution de 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium. Précisément ce qui a été déchargé du Rhosus en 2014 dans un hangar du port de Beyrouth, qu’il n’a jamais quitté.
Pour comprendre l’origine du drame de mardi, il faut remonter à l’automne 2013. Le Rhosus, propriété de l’homme d’affaires Igor Gretchouchkine, a quitté la Géorgie le 23 septembre. A son bord, du nitrate d’ammonium vendu, selon l’agence Reuters , par le fabricant d’engrais géorgien Rustavi Azot au groupe mozambicain Fabrica de Explosivos.
Le Rhosus ne devait pas faire escale à Beyrouth. Mais le capitaine du bateau Boris Prokochev raconte aujourd’hui à plusieurs médias qu’Igor Gretchouchkine l’a appelé pour lui demander d’y récupérer du matériel de chantier à livrer en Jordanie.
Plusieurs médias évoquent également des problèmes techniques à bord du bateau qui l’obligent à faire escale. Ce qui est certain, c’est qu’une fois à Beyrouth, les autorités portuaires interdisent au bateau de repartir après l’avoir inspecté. Quant au matériel de chantier, le capitaine avait de toute façon refusé de les transporter. Mal arrimés, ils ont endommagé les portes des soutes et auraient pu mettre en danger le bateau, racontent le maître d’équipage et le capitaine à Reuters.
C’est alors le début d’un long imbroglio juridique et diplomatique. Les autorités libanaises exigent des redevances portuaires au propriétaire, Igor Gretchouchkine. Lequel ne répond plus aux appels et semble avoir abandonné le bateau, qui est immobilisé par les Libanais. Sur les 10 membres d’équipage, quatre sont contraints de rester à bord, dont le capitaine. En attendant le paiement des redevances portuaires, les autorités libanaises
VIDEO. Deux explosions meurtrières à Beyrouth
Ce n’est qu’une fois l’ensemble de l’équipage parti, mi-2014, que le nitrate d’ammonium est déchargé. « En raison des risques liés au maintien du nitrate d’ammonium à bord du navire, les autorités portuaires ont déchargé la cargaison dans les entrepôts du port », expliquent les avocats de l’équipage dans « The Arrest News », une publication spécialisée, l’année suivante.
Elle est placée dans le hangar numéro 12, consacré aux marchandises saisies. Pourquoi une cargaison aussi dangereuse est-elle restée six longues années stockées sans précaution dans le port de la capitale libanaise ? Les autorités du port, les services des douanes et des services de sécurité se rejettent aujourd’hui la responsabilité.
Alertes des douanes
Le directeur du port de Beyrouth affirme à la télévision libanaise OTV, cité par CNN, que ses services n’ont fait qu’exécuter une décision de justice, sans savoir que les matériaux stockés étaient si dangereux.
La direction des douanes s’est empressée pour sa part de montrer aux médias des documents montrant qu’elle avait averti au moins à six reprises la justice entre 2014 et 2017 des risques liés à la présence de nitrate d’ammonium dans le port. Elle propose notamment que la cargaison soit livrée à l’armée libanaise. Sans obtenir de réponse.
D’après l’AFP, des plaintes répétées sur des odeurs qui émanaient du hangar ont poussé la sûreté de l’Etat, un des plus hauts organismes de sécurité au Liban, à lancer une enquête sur la cargaison en juin 2019. L’enquête signale « des matières dangereuses qu’il est nécessaire de déplacer » mais aussi des fissures dans l’entrepôt à colmater. Des ouvriers étaient justement en train d’effectuer des travaux de soudure dans un hangar, quelques heures avant le drame. Ces travaux, selon des sources de sécurité et plusieurs médias, pourraient avoir été à l’origine du drame.
Quant au Rhosus, laissé à l’abandon après son déchargement, il aurait coulé il y a plusieurs années dans le port de Beyrouth, a affirmé le capitaine à plusieurs médias. Au « New York Times », il confie que son unique source d’étonnement est qu’il n’ait pas coulé plus tôt.
Le gouvernement du Mozambique a finalement réagi aux informations selon lesquelles le nitrate d’ammonium qui a causé une énorme explosion mortelle au Liban au début de ce mois était en route pour le Mozambique.
Le vice-ministre de la justice Filimao Suazi a confirmé que le produit chimique était destiné à être acheminé au Mozambique.
Mais il a nié que quiconque au Mozambique soit responsable de l’explosion, pointant plutôt du doigt les autorités portuaires de Beyrouth.
Le navire, le MV Rhosus, était parti de Batumi, en Géorgie, fin septembre 2013, à destination de Beira, au Mozambique.
mediapart
Le cargo qui en disait trop
Après l’explosion qui a endeuillé et dévasté Beyrouth en 2020, les autorités ont multiplié fausses pistes et fausses informations. Même la destination du cargo porteur de la cargaison finalement destructrice était fictive. Mediapart a remonté son parcours depuis la Géorgie.
Jean-Pierre Perrin
3 août 2024 à 18h21
Propriété d’un homme d’affaires russe, le Rhosus n’était à l’époque pas en état de naviguer. Avant même de transiter par les eaux libanaises, une mutinerie y avait éclaté. Censé embarquer du matériel de chantier à Beyrouth, le navire y avait donc fini une carrière de près de quarante ans, les autorités locales reprochant à son armateur de ne pas avoir réglé les taxes portuaires. C’est dans ce même port que le bateau aurait sombré, après que sa cargaison a été déchargée.
Six ans durant, les autorités portuaires, les douanes et les services de sécurité se sont rejetés la responsabilité de ces encombrants engrais. Selon l’AFP, des plaintes répétées sur des odeurs émanant du hangar ont poussé la sûreté de l’Etat à lancer une enquête en juin 2019. Celle-ci avait conclu à la nécessité de déplacer ces « matières dangereuses » et de colmater des fissures apparues dans le hangar 12. Quelques heures avant le drame, des ouvriers étaient justement en train d’effectuer des travaux de soudure qui pourraient avoir été à l’origine de l’explosion.
L’ombre de Damas sur l’explosion du port de Beyrouth
Trois hommes d’affaires syriens, proches du régime Assad, seraient impliqués dans l’acheminement du nitrate d’amonium dans le port de la capitale du Liban.
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Le documentaire établit tout d’abord que la commande des 2 750 tonnes de produit chimique, dont la mise à feu a causé la mort de plus de 200 personnes et ravagé des quartiers entiers de Beyrouth, n’a pas été passée par la société mozambicaine à laquelle on les disait jusque-là destinées, Fabrica de Explosivos de Moçambique. C’est une compagnie domiciliée à Londres, Savaro, qui a signé le contrat d’importation, le 10 juillet 2013, avec une usine géorgienne, Rustavi Azot.
Deuxième découverte, Savaro arbore tous les signes distinctifs d’une société-écran. Très peu d’employés, une activité quasi inexistante et une directrice de nationalité chypriote, qui est listée, dans une base de données internationale, comme la responsable de plus de 150 autres sociétés, dont plusieurs basées au Panama.
La troisième trouvaille est la plus intrigante : Savaro partage la même adresse, sur les bords de la Tamise, que deux sociétés dirigées par des hommes d’affaires syro-russes, proches du régime Assad et placés à ce titre sous sanctions par les Etats-Unis : George Haswani, patron de Hesco Engineering and Construction Company et Imad Khoury, fondateur d’IK Petroleum Industrial Company
Selon Firas Hatoum, sur les 70 sociétés à utiliser cette boîte à lettres londonienne, seule Hesco et IK Petroleum sont réellement actives. L’agence Reuters, qui s’est plongée dans le registre du commerce en ligne britannique, ajoute que Hesco et Savaro se sont enregistrées à cette adresse le même jour de la même année, ce qui réduit le risque d’une simple coïncidence.
Autre indice troublant, le frère d’Imad Khoury, Moudalal Khoury, a été placé, lui aussi, sous sanctions américaines, pour avoir tenté d’importer du nitrate d’ammonium vers la Syrie en 2013, l’année même où ce produit hautement dangereux a fait son entrée dans le port de Beyrouth. Les frères Khoury et le fils de George Haswani ont démenti auprès de Reuters tout lien avec Savaro. Mais les éléments apportés par Al-Jadeed incitent à penser que cette coquille vide a servi de paravent aux trois entrepreneurs syriens.
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les éléments dont les médias disposent attribuent la tragédie du 4 août à un mélange de déveine et d’incurie. Le Rhosus, le cargo moldave transportant la cargaison honnie, qui était censé se diriger vers le port mozambicain de Beira, aurait fait escale à Beyrouth en novembre 2013, en raison d’une avarie mécanique. Puis l’état de délabrement du navire aurait incité les services portuaires libanais à lui interdire de reprendre la mer.
Le Rhosus a été ensuite abandonné par ses affréteurs et son propriétaire et, en 2014, après décision de la justice, son chargement a été entreposé dans un hangar du port, à côté d’un stock de feux d’artifice. Il n’en bougera pas, en dépit de plusieurs courriers des responsables du port alertant leurs autorités de tutelle de la présence de cette bombe à retardement. Finalement, un malheureux soudeur, envoyé colmater une brèche dans le mur du hangar, a déclenché la réaction en chaîne qui a conduit au cataclysme du 4 août.
Un trafic international d’explosifs
C’est tout ce narratif que le travail de Firas Hatoum ébranle. Si Haswani et les frères Khoury sont les véritables importateurs du nitrate d’ammonium, sa destination finale était, selon toute vraisemblance, Beyrouth et non Beira. Et dans ce cas de figure, l’inaction de l’administration libanaise n’est pas tant le produit d’une quelconque incompétence, du manquement d’un ou plusieurs ministre à leurs responsabilités, que le résultat des complicités haut placées dont disposaient les commanditaires.
Lire aussi Article réservé à nos abonnés Liban : la troisième mort du port de Beyrouth
Le tableau esquissé par les révélations d’Al-Jadeed s’apparente non pas à un scandale d’Etat, aussi criminel fût-il, mais à un trafic international de produits explosifs, possiblement destinés au régime Assad. Haswani et les frères Khoury font partie de ces oligarques qui ont aidé le pouvoir syrien à garder la tête hors de l’eau au plus fort de la guerre. Le premier, un chrétien de la ville de Yabroud, au nord de Damas, est accusé d’avoir acheté en 2015 du pétrole à l’Etat islamique, qui contrôlait alors les principaux puits du pays, pour le compte des autorités de Damas. Haswani a toujours réfuté ces
allegations
Imad et Moudalal Khoury, qui sont installés en Russie, sont soupçonnés de gérer un vaste réseau de sociétés-écrans, ayant permis à la banque centrale syrienne de se fournir en dollars, en violations des sanctions américaines. Le Centre de recherche et d’études scientifiques, le bras armé du programme balistique et chimique syrien, aurait profité, lui aussi, de ce montage pour se procurer des produits interdits.
Pour l’instant, le juge chargé de l’enquête sur l’explosion, Fadi Sawan, a inculpé une trentaine de personnes. Vingt-cinq d’entre elles, en lien avec le port, ont été incarcérées. Il s’agit de responsables des douanes et de la sécurité, d’employés et de prestataires de services extérieurs. Quatre personnalités politiques ont aussi été mises en examen, dont le premier ministre démissionnaire, Hassan Diab, et des anciens ministres. Tous ont refusé d’être interrogés par le magistrat et deux d’entre eux ont déposé une action « en suspicion légitime d’incompétence » visant à obtenir la révocation du juge Sawan. La décision de la Cour de cassation est attendue dans les prochains jours.
Droit de réponse